Nous avons récemment complété avec succès un projet pour l’Agence Régionale de Santé Océan Indien (ARS-OI) à la Réunion. Notre mission a consisté à évaluer l’exposition, par inhalation, des travailleurs du service de Lutte Anti-Vectorielle pulvérisant des insecticides destinés à lutter contre les insectes vecteurs de maladies.
Contexte de l’intervention
La lutte contre les maladies humaines transmises par les insectes est assurée par le service de Lutte Anti-Vectorielle (LAV) de l’ARS. Ce service a pour mission d’éviter la propagation des maladies transmises par les insectes en particulier les moustiques : la dengue, la fièvre du Nil Occidental, le Chikungunya, le paludisme. La dengue constitue le problème principal en matière de lutte contre les moustiques vecteurs. C’est la prévention de cette maladie transmise par le moustique Aedes aegypti qui mobilise l’essentiel des moyens.
Depuis 2016, cette lutte est accentuée du fait du développement d’une épidémie majeure de Zika qui sévit en Amérique du Sud et en Amérique centrale où de nombreux pays sont touchés. Cette épidémie s’est propagée en Martinique, en Guyane, et dans une moindre mesure en Guadeloupe et à la Réunion.
Dans le cadre de cette lutte anti-vectorielle, l’ARS OI réalise des pulvérisation d’insecticides dans des zones ciblées du territoire afin de maîtriser le risque d’épidémie.
La pulvérisation spatiale de l’insecticide est réalisée à l’aide d’un appareil à Ultra Bas Volume (production à froid de brouillard – gouttelettes de 20 à 50 μm) de type London Foggers 15-20 monté sur un 4x4x Toyota Hilux ou de type Martignani Compact B748 monté sur un 4×4 Volkswagen Amarok.
Dans ce contexte, l’ARS OI et la Médecine du Travail ont souhaité évaluer l’exposition des travailleurs aux substances actives pendant les opérations de pulvérisation.
Moyens mis en oeuvre
Pour répondre au mieux à cette demande particulière, nous avons réalisé les tâches suivantes:
- Identification des substances contenues dans la formulation commerciale de l’insecticide;
- Identification des moyens de prélèvements adaptés (supports, débits) pour atteindre des limites de détection et de quantification cohérentes avec la durée d’exposition (quelques minutes à quelques heures);
- Accompagnement de l’ARS-OI dans le choix:
- des substances traceurs de risques et des substances à mesurer;
- des zones de traitement et le protocole le plus représentatif et/ou pénalisant pour les travailleurs;
- le niveau d’exigence Assurance Qualité (QA) et Contrôle Qualité (QC) qualité pour la campagne : nombre d’échantillons blanc terrain, doublons terrain, calibration systématique des pompes, …;
- Prélèvement des échantillons d’air dans l’habitable des véhicules avec observations des indices organoleptiques;
- Analyse des résultats transmis par notre laboratoire sous-traitant;
- Rédaction d’un rapport complet et autonome récapitulant les conditions opératoires et les valeurs comparées aux Valeurs d’Exposition Professionnelles françaises et internationales (VLEP, VME, TWA…)
Résultats
Les résultats de cette campagne ont permis de rassurer les différents acteurs (ARS, Médecine du Travail, CHSCT, travailleurs). A l’issue de cette mission, l’ARS-OI a indiqué que:
M. Bouzonville, très professionnel, à non seulement parfaitement réalisé cette mission, mais a également assuré un rôle de conseil quant à la méthodologie en proposant une adaptation des composés recherchés en fonction des produits utilisés ainsi que des protocoles d’échantillonnage pour répondre eau mieux à la demande.
M. Bouzonville a assuré un travail rapide, soigné et accompagné de toute la pédagogie nécessaire auprès des applicateurs avec lesquels il a travaillé.
Par ailleurs, les spécificités pratiques liées à la mission (travail en espace restreint et inconfortable, travail de nuit et de jour dans la même semaine,…) ont été surmontés sans difficultés par M. Bouzonville
Enfin les rapports d’analyses et les interprétations associées ont été rendues dans les délais avec un niveau de détails correspondant à mes attentes.
Pour toutes ces raisons je peux que remercier M. Bouzonville et certifier que les travaux de la société ATMOTERRA ont été d’une grande qualité.
L’empreinte carbone a été évaluée à 2 365 kg CO 2 e (valeur haute, considérant les incertitudes).
Nous avons pris soin de minimiser ces émissions tout au long du projet. Pour celles que nous n’avons pas pu éviter, elles ont été
compensées par l’achat d’un certificat de compensation carbone (5 tonnes CO2) à travers l’installation d’une station de traitement des effluents avec un digesteur permettant la valorisation du méthane à Kamphaengphet en Thailand. Ce projet est accrédité Gold Standard au titre du Mécanisme de Développement Propre (MDP) des United Nations Famework Convention on Climate Change
(UNFCCC).
Ce projet est donc Neutre en Carbone
Photos: USDA photo by Stephen Ausmus & ATMOTERRA